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Fumer tue, et alors ?

  • Pauline Bluteau
  • 14 mai 2017
  • 3 min de lecture

Difficile d'imaginer Louis XIV ou Napoléon avec une cigarette à la main. Pourtant, le tabac est aussi vieux que Christophe Colomb. Arrivée en Europe au XVIe siècle, la cigarette n'a jamais cessé de plaire. Aujourd'hui, 14 millions de français ne s'en passent plus, et ce, malgré les mesures prises par l’État. La cigarette a encore de beaux jours devant elle, mais jusqu'à quand ?



1er janvier 2017. Après le célèbre « Fumer tue », l'interdiction de fumer dans les lieux publics ou encore, la diffusion d'images chocs, une mesure inédite arrive en France : celle des paquets neutres obligatoires. Une mesure exceptionnelle, puisque la France est le deuxième pays au monde à la mettre en application. Le but : réduire le nombre de fumeurs, notamment chez les plus jeunes.


Pourtant, quatre mois après, le paquet neutre est loin d'être une réussite. Et pour cause ! Au cours de ce premier trimestre 2017, les livraisons de cigarettes aux buralistes sont en hausse de 1,4% par rapport au même trimestre de 2016. Les nouveaux paquets sombres et saisissants n'auraient donc pas l'effet escompté sur les principaux concernés, les fumeurs. Pire encore, les clients commenceraient déjà à s'y habituer. « Les clients s'en fichent complètement, maintenant c'est complètement banalisé », affirme Pascal Montredon, président de la confédération des débitants de tabac. Une banalité déjà bien installée depuis quelques mois. En mars dernier, 4 milliards de cigarettes ont été vendues en France, un chiffre en hausse de 4,5% par rapport à celui de mars 2016.


Le paquet neutre ne se laisse pas abattre


Si cette mesure fait figure de flop auprès des fumeurs, l’État, de son côté, ne baisse pas les bras au sujet de la prévention. Selon la direction générale de la santé, « l'impact du paquet neutre sur la consommation ne se verra qu'à moyen ou long terme. La plupart des consommateurs actuels sont dépendants du tabac et le changement de packaging n'est pas l'élément premier qui les poussera à arrêter de consommer, même s'il peut y contribuer ».


Même remarque de la part des fabricants de cigarettes : « à ce stade, il n'y a aucun indicateur qui montre l'effet du paquet neutre » explique Eric Sensi-Minautier, directeur de communication chez British American Tobacco (propriétaire, entre-autre, de la marque Lucky Strike). Le paquet neutre n'a donc pas dit son dernier mot en matière de prévention. Les autorités ont également décidé de lancer une nouvelle campagne de sensibilisation, ce mois-ci, avec de nouvelles images chocs.


Le nerf de la guerre


Puisque le paquet neutre ne suffit pas, l’État a décidé de passer à la vitesse supérieure. A partir du 15 mai, le prix des cigarettes devrait augmenter de quelques centimes d'euros. C'est le cas des Lucky Strike et des Winfield qui passeront de 6,50€ à 6,60€. Mais certains, comme le comité national contre le tabagisme, estiment que cette mesure n'est pas suffisante : « « il faut augmenter sensiblement la valeur du prix d'au moins 10% pour avoir une réduction de la consommation ». Soit, passer de 6,50€ à 7,15€.


De son côté, l'Australie, premier pays à avoir mis en place le paquet neutre obligatoire en 2012, a vu les choses en beaucoup plus grand. Même si, le paquet neutre n'a pas eu l'effet attendu -le nombre de fumeurs a diminué seulement de 0,5%-, l'Australie a décidé de miser sur le prix des paquets. A l'heure actuelle, un fumeur doit débourser...16€ pour obtenir une vingtaine de cigarettes. D'ici 2020, un paquet australien pourrait même coûter jusqu'à 30€. Une méthode drastique qui a fait ses preuves chez les plus jeunes : le taux de fumeurs chez les plus de 14 ans est de 12,8%, c'est deux fois moins qu'en France.



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