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Notre-Dame-Des-Landes, l'heure de la sentence ?

  • Pauline Bluteau
  • 21 mai 2017
  • 4 min de lecture


Le dossier est remis sur la table tous les ans et pourtant, les Présidents passent et l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes s'envole avec eux. Mais cette année, on y croit. Au moins, on essaie. Emmanuel Macron et ses nouveaux acolytes semblent bien décidés à en finir avec les « oui mais non », « mais peut-être que ». Apparemment, le changement, c'est maintenant !


Une semaine après avoir été désigné comme chef du gouvernement, Edouard Philippe s'est emparé d'un bon vieux gros dossier, le bien nommé « Notre-Dames-des-Landes ». Rien qu'en l'évoquant, il en fait frémir plus d'un ! Et il y a de quoi. Les pour et les contre NDDL ne cessent de se battre, pendant que, le référendum, la justice, les ministres et les Présidents cherchent encore qui aura le dernier mot.


Aidé par son tout nouveau ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, Edouard Philippe entend bien enterrer la hache de guerre...ou plutôt déployer les pelles et les tracteurs.


Le médiateur, le sauveur


Dès la semaine dernière, le pro-aéroport a mis les petits plats dans les grands, mais avec beaucoup de précautions. « Il y aura un médiateur qui va permettre de mettre l'ensemble des choses sur la table, d'étudier l'ensemble des options, et ensuite nous prendrons une décision qui sera assumée, qui sera claire ». Ce projet de médiateur avait déjà été annoncé par Emmanuel Macron, pendant la campagne présidentielle. Le candidat d'En Marche n'a souhaité reculer devant rien et semble être sur la bonne voie pour tenir ses promesses.


Un pro-aéroport d'un côté, avec Edouard Philippe et un fervent adversaire de l'autre, avec Nicolas Hulot. La pari est osé mais c'est peut-être ça qui fera la différence : « il y a probablement une option qui permettra de satisfaire les intérêts des uns et des autres » a confirmé le ministre de l'écologie. Mais à plusieurs centaines de kilomètres de Matignon, l'ambiance est plus mitigée.


« Les zadistes ? Ça suffit ! »


Le Président du conseil régional des Pays de la Loire, Bruno Retailleau (LR) s'est tout de suite montré plus méfiant. Deux ans qu'il tente tant bien que mal de faire bouger les choses en faveur de la reprise des travaux de construction de l'aéroport. A l'origine du référendum en juin 2016 – qui a vu la victoire du oui à 55% -, le chef de file des Républicains se montre sceptique vis-à-vis du médiateur. « Si demain le président de la République trouve un médiateur qui est capable, au son d'une flûte, d'emmener les zadistes à l'extérieur de façon paisible, j'applaudirai des deux mains ». Eh oui, la poudre de perlimpinpin, très peu pour Bruno Retailleau qui s'inquiète aussi du possible caractère de girouette de Nicolas Hulot : « j'espère qu'il n'y a pas de dédoublement de personnalité, que le Nicolas Hulot, citoyen passionné d'environnement, est bien le même que Nicolas Hulot devenu ministre », ironise-t-il.


Et le référendum alors ?


Qui dit médiation, dit concessions. Impossible à tolérer pour Bruno Retailleau, aussi président du syndicat mixte aéroportuaire du Grand Ouest. D'après lui, la médiation irait à l'encontre de toutes les démarches entreprises précédemment. « Si le pouvoir d'un médiateur est supérieur aux 178 décisions de justice qui valident le projet, si une médiation prime demain sur le vote de nos concitoyens, alors il n'y a plus d’État de droit, ni de démocratie », affirme-t-il.

Pourtant, en juin dernier, juste après l'annonce des résultats du référendum, Nicolas Hulot n'avait pas hésité à changer son fusil d'épaule pour respecter le choix des nantais : « on ne peut pas demander un référendum et après, sous prétexte que la réponse ne nous va pas, s'opposer aux décisions qui en découleront... Je prends acte de ce vote démocratique, je m'incline, chacun doit en tirer les leçons ». En apparence, pas de quoi s'inquiéter.


Mais pour le bras droit de François Fillon, l'enjeu est avant tout d'apaiser les tensions. Il faut « aboutir à l'évacuation de la zone, qu'on arrête le feuilleton, c'est une mission d'apaisement ». Sur ce point-là, tout le monde est d'accord. « Dans la mesure où il n'y a pas de nouveau éléments, je considère toujours que le projet est utile. Mais je trouve bien qu'Emmanuel Macron se donne 6 mois pour travailler sur le dossier et le faire avancer. Il faut trouver une solution pour débloquer la situation : analyser le projet et trouver d'éventuelles alternatives », a expliqué Yves Daniel, député de la 6ème circonscription de Loire-Atlantique, ancien PS passé sous l'étiquette de la République en marche. Même son de cloche pour le président du conseil départemental de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet (PS) : « il faut passer rapidement à l'action, toutes les conditions sont réunies pour lancer l'aéroport du Grand Ouest ».


Une période optimale, bien prise en compte par Edouard Philippe. Le Premier Ministre, pour le moment en CDD jusqu'aux élections législatives a tenu à montrer qu'il n'avait ni froid aux yeux, ni peur de mettre les mains dans la boue. Reste à la médiation, qui doit durer six mois, de faire son possible pour contenter les zadistes, les nantais, et le gouvernement, décidément, plus en marche que jamais.



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