De TGV à InOui, il n'y a qu'un train
- Pauline Bluteau
- 28 mai 2017
- 3 min de lecture

« Chers voyageurs, votre attention, s'il-vous-plaît, votre InOui entrera en gare, voie A ». Cette annonce n'est pas encore officielle et pourtant d'ici 2020, elle résonnera dans toutes les gares françaises. InOui, la nouvelle marque de la SNCF, est née, avec un seul objectif en tête : attirer toujours plus de voyageurs.
Après 35 ans au service de ses 2 milliards de voyageurs annuels, les TVG tirent leur révérence. À partir du 2 juillet, c'est InOui qui prendra la relève. Le Wi-Fi gratuit, une voiture-bar, plus de confort pour les voyageurs et des agents attentifs aux besoins de ses clients, voilà un aperçu de tous les nouveaux services que proposeront les trains InOui. Une version premium mais sans augmentation de prix à l'horizon. « Il ne s'agit pas d'en faire un produit de luxe », a affirmé Guillaume Pépy, président de la SNCF. Produit de luxe ou pas, pour le leader des transports ferroviaires, il s'agit avant tout de clarifier sa stratégie. « Sans attendre la concurrence, on veut que le service soit considéré comme le meilleur », explique le président. Et pour mettre en œuvre son projet, la SNCF n'a pas lésiné sur les moyens. La rénovation des trains, le changement de logo, la transformation du site (qui sera renommé oui.sncf.com),... au total, InOui pourrait coûter jusqu'à 2,5 milliards d'euros.
Même pas peur
Une somme qui devrait être rapidement amortie, selon le porte-parole du groupe SNCF. « Désormais l'offre TGV sera double : d'un côté, les petits prix avec OuiGo qui représentera 25% de l'offre TVG d'ici à 2020. De l'autre, InOui, une offre de TGV premium avec des nouvelles rames et davantage de services comme le Wi-Fi à bord, le choix de sa place,... ». Et oui, car InOui ne fait pas la course en solitaire. Depuis 2013, OuiGo, son grand frère, a déjà préparé le terrain. Le numéro 1 du train low-cost en France attire de plus en plus de voyageurs grâce à ses prix attractifs. Et ce, même si ses services restent limités ou payants : pas de voiture-bar, pas de prise électrique, des bagages supplémentaires payants,... Mais la SNCF a aussi annoncé de changements majeurs du côté des trains bleu et rose. Dès 2018, les OuiGo partiront des principales gares françaises, ce qui devrait attirer davantage de voyageurs.
Un coup d'avance
Pour la SNCF, l'enjeu est tout de même de taille, face à l'ouverture à la concurrence dès 2020. D'après Guillaume Pépy, InOui, ce n'est pas seulement un changement de nom, « c'est un chantier stratégique et industriel ». Le leader du covoiturage Blablacar et les offres très intéressantes des vols aériens ont déjà mis à mal la SNCF, qui, de son côté, continue à augmenter ses prix. Mais grâce à sa nouvelle offre TGV, elle espère conquérir 15% de nouveaux clients, dont la moitié viendrait justement des transports aériens.
Pour cela, la SNCF compte y aller étape par étape. D'abord, dans un mois, 16 rames InOui débarqueront dans l'Ouest, sur les lignes Paris-Bordeaux. À l'automne, ce sera au tour des lignes Paris-Lyon. L'objectif est de couvrir 30% du trafic ferroviaire d'ici la fin de l'année.
InOui n'est pas inouï
Mais attention, n'est pas InOui qui veut. Cette nouvelle marque de la SNCF est une sorte de label. Les TVG devront répondre à des critères précis comme le confort, la modernité de connectivité ou encore la qualité des services proposés. Pourtant, tous ces efforts ne remportent pas l'unanimité du côté de ses utilisateurs. InOui, synonyme d'innovantion mais aussi d'incompréhension. Depuis vendredi, les tweets ont fusé. Au programme : moquerie, jeux de mots, ironie, bref, rien de très positif pour la SNCF.



Lundi, la SNCF devrait éclaircir sa stratégie au cours d'une réunion d'informations. Et peut-être aussi s'expliquer sur le choix de ce nom... quelque peu original.
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