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Alerte bleue à l'ONU

  • Pauline Bluteau
  • 11 juin 2017
  • 3 min de lecture

L'environnement et le réchauffement climatique sont devenus, au fil du temps, des thèmes récurrents en politique. Les dirigeants du monde entier ont pris conscience de l'impact de l'Homme sur notre planète. A l'occasion de la journée mondiale des océans, l'ONU a remis les pendules à l'heure.


La semaine dernière, l'Organisation des Nations Unies a vu les choses en bleu. Pour une fois, l'avenir des océans était au cœur des préoccupations internationales. La conférence a duré cinq jours, juste le temps pour les 193 États membres de réaffirmer leurs objectifs environnementaux à l'horizon 2030. Et notamment l'objectif 14 du développement durable adopté en 2015 : conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins de développement durable.


Les États-Unis en ligne de mire


Dès l'ouverture de la conférence, lundi 5 juin, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a mis les points sur les I et les barres sur les T, comme on dit. « Si nous ne dépassons pas les intérêts territoriaux qui bloquent les progrès depuis trop longtemps, l'état de nos océans continuera de se détériorer », a-t-il affirmé. Une petite mise au point qui fait suite à la décision de Donald Trump de renoncer à l'Accord de Paris sur le climat, le 1er juin dernier. Un Accord entré seulement en vigueur le 4 novembre 2016 mais décrit comme « un fardeau économique et financier épouvantable » par le Président des États-Unis. La protection des Américains, oui, mais pas à n'importe quel prix.


Une prise de conscience mondiale


Pourtant, l'émissaire américain, David Balton n'a pas flanché lors de la conférence. C'est même lui qui a rappelé l'impact de la surpêche sur l'environnement : « la pêche illégale, non-déclarée et non réglementée met en péril la sécurité alimentaire internationale, la croissance économique, et menace les écosystèmes marins ». En effet, la surpêche nuit à des centaines d'espèces marines, dont 15% sont directement menacées d'extinction. Une situation alarmante mais qui continuerait à rapporter des dizaines de milliards de dollars tous les ans, selon les estimations américaines.


Mais la surpêche n'est pas la seule à détériorer notre belle Planète bleue. D'après David Balton : « les océans et leurs ressources sont sous une énorme pression provenant de plusieurs menaces, dont la pêche illégale, mais aussi la pollution marine et l'acidification des eaux ». Si rien n'est fait, le poids des plastiques risquerait de dépasser celui des poissons en 2050. « C'est inexcusable que l'équivalent d'une benne à ordures remplie de déchets plastiques soit déversée dans l'océan chaque minute », s'est indigné Peter Thomson, Président de l'Assemblée générale des Nations Unies et coorganisateur suédois de la conférence.


Éviter la « catastrophe mondiale »


Les mots d'Antonio Guterres sont forts mais nécessaires pour espérer faire changer les choses. « Nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer », a-t-il martelé. Même son de cloche du côté du suédois Peter Thomson : « Cette conférence représente la meilleure opportunité pour inverser le déclin que l'activité humaine a causé aux océans ». D'ailleurs, la conférence était surtout l'occasion de revenir aux fondamentaux. Les pays insulaires et côtiers ont pu exposer leur situation de plus en plus désastreuse. Tout comme, de nombreux observateurs et scientifiques et des membres de la société civile. Une méthode qui a fait ses preuves puisqu'à la fin de la conférence, les participants semblaient avoir retenu la leçon, ils se disent même « particulièrement alarmés par les effets néfastes que les changements climatiques ont sur l’océan ». Et la liste est longue : la hausse de la température de l’océan, l’acidification de l’océan et des zones côtières, la désoxygénation, l’élévation du niveau des mers, la diminution du couvert de glace polaire, l’érosion côtière et les phénomènes météorologiques extrêmes.


Des solutions à portée de main ?


Au terme de la conférence, 1300 engagements volontaires et 22 mesures d'urgence ont été adoptés (cf infographie en bas de page). A la fois pour conserver et exploiter les océans, et soigner « la peste du plastique », comme s'agace Peter Thomson. Des objectifs plus précis et détaillés car « la santé des océans et des mers est inextricablement liée à la santé de la planète », a tenu à rappeler Antonio Guterres.


La prochaine conférence aura lieu en 2020. Les dirigeants se montrent plutôt optimistes quant à la mise en œuvre des nouveaux objectifs. « Nous avons mis les voiles, le vent est favorable, gardons le cap », a conclu la coprésidente et ministre du développement international suédois, Isabella Lovin.

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